
La commémoration du 150ème anniversaire de l'abolition de l'esclavage - le 20 décembre 1998 - fût un véritable rendez-vous avec l’histoire. Jamais, dans l’histoire de l’île, des festivités du 20 décembre n’avaient eu un tel retentissement. A cette occasion, plusieurs stèles ont été inaugurées en mémoire des esclaves de l'île de La Réunion, à l’initiative d’associations culturelles. A Saint-Pierre, c’est à l’initiative de l’association Ankraké qu’une stèle fût érigée sur les berges de la Rivière d’Abord "Esplanade de la liberté" face au Port (photo de gauche) avec cette inscription "Hommage aux ancêtres : mémwar ek lidantité, in somin po la liberté". A Saint-Paul, c’est sur le Front de mer (photo de droite) sous l’impulsion de Jean IVOULA, alors Président du "Comité du 150ème" qu’un ensemble de stèles fût installés face à la mer.
L’abolition de l’esclavage
(20 décembre 1848)
Le 27 avril 1848, promulgation du décret mettant fin à l'esclavage dans les colonies françaises.
A La Réunion, ce n’est que huit mois plus tard, le 20 décembre 1848, soit deux mois après l’arrivée du nouveau Gouverneur Sarda GARRIGA, que 62000 esclaves devenaient officiellement des citoyens libres. Le 20 décembre "la Fête de la Liberté", longtemps fêté dans la clandestinité au son du maloya (musique traditionnelle), puisque jugé subversif par les autorités, est journée fériée à La Réunion, depuis 1982 et reste dans les mémoires, la date la plus symbolique de l'histoire de l'île.
La célèbre chanson du groupe culturel réunionnais Ziskakan "Sarda" "Oté Sarda toué la roul anou ... nana zèsklav dokèr dann por, zèsklav mason in pé partou ..." résume a elle seule la vrai réalité au lendemain de l’abolition. L’esclavage avait disparu sur le papier mais restait bien réel au quotidien. L’engagisme à partir de 1849, ne sera t-elle pas une nouvelle forme d’esclavage ?
Le maloya, longtemps interdit, symbolise la résistance à l’esclavage et la lutte contre toutes les formes d’oppression.
L’histoire de l’île a été très fortement marquée par cette période. Le marronnage a joué également un rôle important ... avec ce point culminant, la révolte des esclaves du 5 novembre 1811.
Et dans tout celà, quelle place également pour l’abolition du 4 février 1794, décrétée par les Députés de l’Assemblée Coloniale et refusée par les autorités de la colonie.
Entre 1810 - 1815, pendant l’occupation anglaise, l’esclavage avait continué, bien que les Anglais l’avait abolit dans leurs autres colonies.
A Saint-Denis, la capitale de l’île, plusieurs stèles et plaques commémoratives (notre photo) sont visibles sur l’esplanade de la Trinité, depuis la commémoration du 150ème anniversaire de l’abolition de l’esclavage, en décembre 1998.